mercredi 28 septembre 2011

Il est arrivé!


Pesant 288 kg et mesurant 1,824 mètres cubes, il s'est présenté sans douleur pour la maman, mais pas pour le papa qui a dû l'expulser pièce par pièce de son enveloppe et le faire monter au 2e étage de notre immeuble. Notre cargo!

Son contenu nous a ravi et enchanté. Quel plaisir de retrouver nos choses, anodines ou utiles, des aimants aux casseroles, en passant par les couettes, les outils et les vêtements d'enfants. 


Mais la plus grande joie fut pour Jean-Léon qui, à son réveil de la sieste, a pu découvrir les deux gros bacs plein de jouets qui l'attendaient. SES jouets! Les "Oh! mes bâtons de hockey!", les "Ah! mes ciseaux!" se sont succédés pendant une bonne heure.


Maintenant que la cuisine est en place et que les lits sont faits (merci grand-maman!), nous sommes prêts pour la véritable arrivée tant attendue qui devrait avoir lieu demain : celle de notre petit trésor, Aurèle.

On vous en reparle sous peu...

Elsa et Jean-Fred

lundi 26 septembre 2011

365 chansons, une pour chaque soir

Quand j’étais enfant, j’avais un livre d’histoires qui s’intitulaient 365 histoires, une pour chaque soir. J’adorais ce livre qui me permettait d’entendre chaque soir une histoire différente et j’allais de surprises en découvertes, même si certaines histoires m’étaient plus familières que d’autres parce que je les relisais sans cesse : celle de mon anniversaire, par exemple, ou du jour de Noël.

Depuis que Jean-Léon est tout petit que nous lui chantons des chansons, Jean-Fred et moi. Comme le font tous les parents. Avec le passage du lit de bébé au lit de transition, nous avons fait quelques aménagements dans la routine du dodo : Jean-Fred allait lire les histoires et moi je chanterais ensuite les chansons. Cette manière de faire s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans notre vision du partage des tâches qui pourrait se résumer par la maxime « à chacun son domaine, à chacun ses dossiers ».

Héritant du département des chansons, je ne me doutais pas de ce qui m’attendait. C’est que mon fils allait mettre au point des exigences bien particulières. Avec le temps, Jean-Léon s’est mis à demander des chansons qu’il ne connaissait pas. Pendant cette période, j’ai consacré 5 minutes de ma journée à « planifier » ma chanson du soir. Il m’a fallu user d’imagination et creuser tous les répertoires. Parfois, une petite recherche s’imposait sur internet, histoire d’apprendre en vitesse un ou deux couplets par cœur. Parmi les succès de cette période : « Le phoque en Alaska » de Beau Dommage, « L’Auvergnat » de Georges Brassens (repabtisée « Les petits bouts de pain » par Jean-Léon), « La Bohème » d’Aznavour, « Le petit bonheur » de Leclerc, « Quand j’étais un tout petit garçon, je me sauvais de la maison… ».

Avec notre arrivée à Oxford, cette tendance a perduré. Et mon répertoire s’est vu largement enrichi par un cadeau que mon amie MN et son adorable famille nous ont fait avant notre départ : six cahiers Chantons de La Bonne Chanson (édition de 1957), retrouvés parmi plusieurs dizaines d’autres, dans la grange de la maison de campagne familiale, et qui appartenaient à son père. Quelle trouvaille!

Je me suis donc découvert un répertoire insoupçonné de chansons que ma mémoire génétique connaissait, il faut croire : « La Bonne aventure » (« Je suis un petit garçon / de bonne figure / qui aime bien les bonbons / Et la confiture… », « Marianne s’en va au moulin », « D’où viens-tu bergère ? », « Malbrough s’en va en guerre » (chanson qui a d’ailleurs donné lieu à « la guerre expliquée aux enfants de pas encore 3 ans »), « Michaud », « La poulette grise », etc. Nous en avons même fait une activité en soi, en mode diurne : JL s’assoit à côté de moi sur le sofa et on passe en revue les chansons que je connais dans chacun des cahiers. Une mine d’or à redécouvrir, je vous dis!


Cette phase semble cependant un peu derrière nous, ces derniers soirs, alors que JL me réclame des « chansons inventées », sans doute sous l’inspiration du personnage de Musette dans Toc, toc, toc. JL me soumet un thème, par exemple, les avions, et je dois composer sur le champ, paroles et musique. Voici un aperçu de mes compositions, inspirées de notre quotidien ou qui mettent en scène nos proches.


Sur l’air de « Bateau sur l’eau » :
Avion qui vole
Ça décolle, ça décolle
Avion qui vole
Ça transporte grand-maman Nicole.

Sur un air inventé (plutôt lyrique) et sur le thème des montgolfières :
Les montgolfières dans le ciel
Sont fières
Elles volent très haut
Avec leur ballon
Tout en couleurs
Notre amie Hélène
Fera un tour de montgolfière
Pendant son beau voyage
Elle nous enverra des photos
De son ballon dans les airs


S’cusez-la!

vendredi 23 septembre 2011

À quoi on joue ?

Papa me fabrique toutes sortes de jouets en carton :
 une trottinette qui deviendra une motoneige,
un costume de robot et même un avion!


Ici, le premier prototype de papa : ma trottinette.

Comme papa, je joue
dans mon "bureau"...
avec mon ordinateur et mon "IPad".
Je prépare une salade de fruits avec maman.








Je lis des livres d'histoire dans ma chambre.
Merci à mon amie Anna, à son frère et à ses parents pour tous les beaux livres
offerts avant mon départ.

mercredi 21 septembre 2011

« Fausse alerte » : le roman photo

Oxford 
Mardi 20 septembre 2011
16h : J'arrive à la maternité du John Radcliffe Hospital. L'obstétricienne rencontrée ce matin à la clinique de grossesses à risques a décidé de m'hospitalier car il y a présence de protéines dans mon urine (l'indice va de "traces" à 4 et je suis à 2) et le niveau d'enzymes de mon foie est plus élevé que la normale et a augmenté depuis les tests de la semaine dernière. Ces deux indices combinés peuvent être un signe de pré-éclampsie même si la pression artérielle demeure parfaite (ce qui est mon cas).

On prendra ma pression aux quatre heures et on contrôlera mon urine. On verra avec les derniers tests sanguins où en sont mes enzymes hépatiques. Ensuite, il sera décidé de provoquer l’accouchement ou de me renvoyer à la maison, selon mon état.




18h : Je suis installée dans le lit d’une chambre à quatre qui vient de se vider de ses habitantes. On a fait un « monitoring » du bébé et il est en pleine forme. Mes protéines sont revenues à 1. Que des bonnes nouvelles !

Je suis seule avec mon plateau repas, « spécial féculent » : un sandwich aux concombres sur pain blanc, un petit pain de blé avec margarine et un pudding au riz. Un petit peu de patates avec ça ? S’il faut que j’accouche ce soir avec ça dans le corps, je n’irai pas loin. Une chance que mon chef en résidence m’a forcée à engloutir une immense platée d’un délicieux ragoût de pois chiches avant de quitter la maison, ce midi.

C’est la deuxième fois que je dors seule à l’extérieur de la maison, sans Jean-Léon et sans Jean-Fred, depuis que je suis une maman. Je me repose, je lis, j’écris, je prends connaissance des messages d’amitié et d’encouragement qui me parviennent par courriel. Tout ceci n’est pas désagréable. Aurèle me laisse dormir tranquille toute la nuit, il est très calme dans mon ventre. Il semble avoir tout compris.

Mercredi 21 septembre 2011
Entre 8h et 10h : L’équipe de jour vient faire les tests de rigueur : pression, urine, température. Mon état est toujours excellent. La sage-femme est française, ce qui facilite les échanges et me fait bénéficier d’un surplus d’attention et d’explications. J’en profite pour poser toutes mes questions. Je rencontre la médecin qui fait sa tournée. Mes enzymes ont baissé, ma pression est parfaitement normale. Ne reste qu’à contrôler l’urine qu’on a envoyée au laboratoire pour plus de précision. On parle de me faire une induction vendredi ou en début de semaine prochaine si cette dernière donnée n’est pas concluante, mais plus rien ne semble urgent. Entre-temps, j’aurai un décollement des membranes pour stimuler le déclenchement naturel du travail.
J’échange avec ma voisine de chambre, celle qui a le lit près de la fenêtre. Son état est critique, on parle de lui faire une césarienne car sa pression est très élevée (ici, on n’induit pas lorsqu’il y a pré-éclampsie grave, on va automatiquement à la césarienne). Je sens son inquiétude, son bébé bouge peu, mais elle est en fin de grossesse donc « ça ira ». J’essaie de la rassurer.


14h15 : On a reçu les résultats de mes derniers tests. Tout est impeccable ! On me demande d’aller voir ma sage-femme à la clinique en début de semaine prochaine pour faire le suivi (pression, urine) et refaire un décollement des membranes si je n’ai toujours pas accouché. La date de l’induction est maintenue (29 septembre), si cela est nécessaire.

Je peux rentrer à la maison, retrouver mes hommes, mes amours et continuer de me préparer à accueillir mon nouvel amour. Et ma mère et son conjoint qui vont arriver demain. J’ai les bras vides mais le cœur léger. Je sais que c’est pour bientôt, bientôt et que cette histoire à suivre ne fait que commencer.

dimanche 18 septembre 2011

L’Angleterre, c’est…(1)


Dur pour mon cheveu
Eh oui. L’histoire de ma vie : ma tignasse épaisse et frisottante. Celles qui me connaissent depuis le secondaire seront d’accord pour dire qu’il y a eu plus de bas que de hauts avec cette chevelure, bien que je sois venue à bout de la dompter depuis une dizaine d’années, non sans l’aide de mains expertes (merci à mes précieux alliés, Audrey et Alex) et sans y avoir englouti plusieurs centaines de dollars.

Ladite tignasse au naturel
Mais alors, là, vous n’imaginez pas la réaction de mon cheveu à l’humidité ambiante, à l’averse intempestive, à l’absence, jusqu’à tout récemment, de miroir accessible depuis ma chambre à coucher (voir « Donner au suivant ») où je dois brancher séchoir et fer plat, accessoires que j’ai dénichés dès mon arrivée à Oxford, après une semaine de chevelure atroce à Bruxelles. Dans mon palmarès, la Belgique est encore pire pour mon cheveu que l’Angleterre.

La routine obligée pour avoir l’air de quelque chose va donc comme suit et s’étend sur deux jours :

Jour 1 : lavage dudit cheveu avec mon shampoing fétiche (Rosemary Mint d’Aveda), application d’une crème lissante miracle qu’on m’a recommandée dans un salon de Summertown où j’ai acheté mon shampoing fétiche (Smooth Infusion d’Aveda également) et séchage au séchoir avec brosse ronde.

Jour 2 : application de shampoing sec. Contrairement à ce qu’on trouve au Québec, il existe ici une grande variété de shampoings secs – j'ai découvert la marque Batiste qui en fait à différents parfums –, ce qui me fait penser que l’Angleterre ne s’acharne pas uniquement sur MON cheveu. Ensuite, fer plat.

Me voilà enfin prête à sortir et bien coiffée…jusqu’à la prochaine averse!
Elsa

samedi 17 septembre 2011

« Donnez au suivant »


C’est enfin la saison des déménagements, des arrivées et des départs! Plein d’articles « pas cher, pas cher » s’annoncent un peu partout, les « Charity shops » débordent de cossins utiles ou décoratifs, les ventes de marchandise usagée se multiplient. 

Je vis enfin mon rêve d’installation tel que je l’avais imaginé : comme une chasse aux trésors et aux aubaines! Je vous présente donc quelques-unes de nos stratégies pour nous installer à peu de frais…en autant qu’on ait du temps!

1) « Freecycle » 
De Montréal, je m’étais d’abord inscrite au site internet « Freecycle » d’Oxford. Le principe du « Freecycle » (mot-valise composé de "free" (gratuit) et "recycle" (recyclage)) est bien simple et existe dans la plupart des villes : il s’agit de prendre part à un réseau d’échange de matériel usagé. On ne vend rien, on donne tout! Et on espère trouver en retour ce qui nous manque et nous convient. Le recyclage à son meilleur. Or, depuis notre arrivée, les annonces parues sur le site de « Freecycle » d’Oxford étaient assez décevantes, merci. Un lot de 500 cassettes vierges, des pots de plastique pour les plantes, des vieux ordis franchement désuets, d’anciens numéros de la revue The Economist, des rideaux de douche abimés, des matelas tachés et j’en passe (et j’en mets un peu!) : qui a vraiment besoin de ça? Pas nous en tout cas!

Mais avec l’approche de la rentrée dans quelques semaines, le site de « Freecycle » prend une toute autre tournure. Il faut être sélectif et attentif - c’est-à-dire prendre connaissance de la centaine de messages qui paraissent chaque jour, mais tous les rêves sont permis de dénicher LA chose dont on a besoin sans débourser un pound. On peut aussi repérer des « donneurs » plus intéressants que d’autres et suivre plus assidument leurs parutions (dans notre cas, ceux qui annoncent des articles pour bébé et enfant). Ainsi, après qu’un banc de bébé nous ait passé sous le nez, nous avons trouvé un lit de bébé à 10 minutes de chez-nous, offert par une famille de mexicains dont j’avais d’ailleurs rencontré le papa au parc, quelque jours auparavant (non, mais, quel hasard!).

Ensuite, nous avons pu être informés par « Freecycle » d’un « Swap Shop » qui se tenait dans un centre communautaire de Headington, quartier à l’est du centre-ville d’Oxford - très charmant et invitant quartier d’ailleurs, avec ses nombreux cafés, boulangeries et son magnifique parc (Bury Knowles Park). Le « Swap Shop » est l’incarnation même des principes du « Freecycle ». Chacun arrive avec les choses dont il souhaite se débarrasser, les « garoche » sur une table et premier arrivé, premier servi! C’est aussi la quintessence du magasinage avec un enfant de trois ans : « Tu peux prendre CE QUE TU VEUX, mon cœur! Vas-y! Tout est gratuit! »...et on fera le tri à la fin. Comme c'est le cas dans tout événement anglais qui se respecte (communautaire de surcroit), il est aussi possible de se régaler, pour quelques sous, de succulents gâteaux faits maison (cette fois c'était vanille et orange...miam!) et de thé.

Nous avons donc déniché à ce « Swap Shop » d’Headington : des jouets pour Jean-Léon (un jeu de « Monkey Business » et un micro en plastique), une petite marche pour que Jean-Léon grimpe et puisse se laver les mains tout seul, des livres de droit pour Jean-Fred et des romans en anglais pour moi, un livre de Nemo pour Jean-Léon et un en tissu pour Aurèle. Le tout, une fois soigneusement lavé, a fait le bonheur du petit et des grands!

2) Les « Charity Shops »
Toutes les rues commerciales d’Oxford et des environs possèdent leurs « Charity Shops ». Ce sont ni plus ni moins que des friperies ou des magasins d’objets usagés dédiés à des œuvres caritatives. Le cancer, les enfants malades, la fondation Marie-Curie, Oxfam, les maladies du cœur, chaque cause a son magasin ou sa chaine. Les prix y sont très variables (pas toujours des aubaines, en fait), mais on peut y trouver des vêtements pour toute la famille en bon état et très propres, de même que de nombreux articles pour la maison. Tout le monde ici semble fréquenter ces magasins, les vieilles dames dignes (et elles sont nombreuses), les jeunes à la mode autant que les petites familles dans notre genre.

C’est donc au magasin Oxfam d’Headington que nous avons fait notre première trouvaille « design » : un miroir « Mondrian » pour 10 pounds. Je suis bien fière de ce premier élément décoratif tout autant qu’utile qui viendra enjoliver nos murs beiges.

3) Les voisins de Summertown House
L’avantage de vivre dans une résidence universitaire comme celle de Summertown House est que tout étudiant habitant ici finit par s’en aller (on ne peut rester que deux années dans un appartement fourni par l’université) et par, ultimement, chercher à se débarrasser des biens acquis ici. Le babillard se trouvant dans l’entrée de notre immeuble est donc couvert depuis quelques jours d’affiches diverses annonçant des « Moving Sale » (« Vente de déménagement »). 

En plus de permettre le transport facile des articles, les « Moving Sale » de nos voisins doivent se faire rapidement. On peut donc négocier un peu les prix ou demander innocemment : « Vous n’avez pas autre chose dont vous aimeriez vous débarrasser? Le cadenas de vélo, là-bas, par exemple… » (fait vécu). Jusqu’ici, nous avons dépouillé nos voisins de tout ceci, en échange de quelques pounds bien entendu : mutli-prise de courant, hauts-parleurs et table d’ordinateur, manche mélangeur Braun, fer à repasser et cadenas de vélo.

« Donnez au suivant », comme dirait la madame à la télé. Nous, on aime!
Elsa
Jean-Léon s'amusant derrière notre immeuble avec une petite voisine

vendredi 16 septembre 2011

Fais-moi une rime avec "système de santé"

Pour souligner ma 38e semaine de grossesse, j’ai pensé faire un billet sur le suivi de grossesse dont je bénéficie ici, depuis mon arrivée. Ce billet ne cherche pas à tirer de grandes conclusions quant au fonctionnement du système de santé anglais que je ne connais pas encore très bien ni à tracer des comparaisons avec le nôtre (quoi que, forcément…), mais simplement à témoigner d’une prise en charge exemplaire jusqu’ici et qui m’a tout de suite inspiré confiance, celle dont je fais l’objet depuis ma première visite à la clinique de Summertown (« village » où nous habitons).

Un des défis de notre déménagement combiné au fait que j’étais enceinte de 35 semaines (8 mois) à mon arrivée à Oxford, consistait bien entendu à faire en sorte que je serais rapidement prise en charge par un médecin et référée à une unité de naissance, de sorte que l’on puisse planifier l’accouchement. Grâce à une amie (www.marie-evelaforte.blogspot.com), j’avais, avant de partir, été mise en contact avec une jeune médecin d’Oxford, qui m’avait informée dans le détail du fonctionnement du système hospitalier et des procédures à suivre pour obtenir un suivi de grossesse. Mes médecins de Ste-Mary’s à Montréal m’avaient aussi dit que le système de santé britannique fonctionnait de manière similaire au nôtre (c’est-à-dire, par exemple, qu’il faut un médecin de famille qui permet la référence à un médecin spécialiste), mais avec plus de médecins par tête de pipe!

Sachant tout cela, nous nous sommes donc présentés, dès la première semaine, à une clinique recommandée par nos voisins américains (je vous parlerai d’eux prochainement, dans un autre billet) et située à environ 7 minutes de bus de la maison. Munis de nos passeports et après une trentaine de minutes d’attente (un signe qui ne trompe pas que nous sommes bien dans une clinique médicale!), nous avons rempli les formulaires du NHS (National Health Services) qui allaient nous ouvrir les grandes portes de l’assurance-maladie britannique. Le NHS (équivalent de la RAMQ) regroupe en fait tous les services de santé, de l’assurance aux établissements de santé, en passant par la santé publique. Quinze minutes plus tard, j’avais un rendez-vous fixé pour le surlendemain avec une sage-femme et un médecin généraliste, le suivi de grossesse se faisant ici à la fois avec la « Community Midwive » (sage-femme) et le « GP » (médecin généraliste). Du même coup, Jean-Fred et Jean-Léon étaient aussi enregistrés au NHS et comme patients de la clinique.

Mon premier contact avec la médecine britannique s’est donc fait par le biais de la sage-femme. Ayant lu que j’arrivais de l’étranger, elle avait prévu une rencontre double (40 minutes au total) pour prendre connaissance de mon dossier et faire l’examen de routine. Très professionnelle et efficace, elle a pris connaissance de mon histoire de pré-éclampsie (naissance de Jean-Léon à 35 semaines de gestation), a tout noté dans une grand dossier bleu qu’elle allait me remettre à la fin de la visite, a pris le temps de m’expliquer les suites à ce rendez-vous et a fait l’examen de routine consistant à me peser, prendre ma pression artérielle, faire mon test de pipi et bien évidemment palper le bébé (bien en position pour sortir mais encore très haut) et écouter son cœur au battement exemplaire.
Jean-Léon, notre petit trésor,
deux jours après sa naissance
Compte tenu des circonstances de mon premier accouchement, elle a tout de suite parlé de me référer à l’unité de grossesses à risque de l’hôpital John Radcliffe (Silver Star Unit), en plus de m’informer que, pour les mêmes raisons, c’est à cet hôpital que j’accoucherais, plus précisément à l’unité des naissances et non à l’étage des naissances de style « maison de naissance » (les deux structures co-existent et les femmes sont référées à l’une ou à l’autre qui sont souvent abritées par le même hôpital). Elle allait acheminer par fax, cet après-midi même, mes renseignements pour que l’unité de grossesses à risque me contacte en vue d’un rendez-vous. Ça m’allait, tout semblait complet et s’annonçait très bien.

Le médecin que j’ai vu quelques heures plus tard n’avait en vérité pas grand-chose de plus à faire, si ce n'est que d’acquiescer à toutes les recommandations faites par la sage-femme. Nous allions nous revoir dans deux semaines (donc à 38 semaines).

Puis, j’ai attendu des nouvelles de l’unité des grossesses à risque. Une semaine s’est passée jusqu’à ce que je trouve, dans ma boîte aux lettres, une enveloppe sans timbre qui m’était adressée et qui, faute de contenir un chèque ou les confessions d’un admirateur secret, me demandait d’appeler au Silver Star Unit de l’hôpital pour prendre rendez-vous. L’hôpital m’avait écrit et livré une missive! Et dire qu’au Québec, on a du mal à parler à un être humain au téléphone pour prendre un rendez-vous…

J’ai donc obtenu deux rendez-vous à cette unité : une évaluation par une sage-femme (celle de l’hôpital cette fois) et une rencontre avec un médecin de l’unité. Depuis, on me suit d’encore plus près pour s’assurer que je ne referai pas de pré-éclampsie malgré le peu de temps qui reste (il est peu probable que j’en fasse une, vu mon excellente condition et celle du bébé, mais ce n’est pas exclu) : prises de sang, test de pipi, NST (Non-Stress Test), échographie ce samedi et rendez-vous la semaine prochaine avec un obstétricien. Les choses s’accélèrent, il reste peu de temps et on n’est jamais trop prudent!

Finalement, la charmante médecin d’origine indienne qui m’a reçue dans un petit salon pour parler de mon historique et de cette grossesse-ci a pris l’initiative de planifier une induction pour le 29 septembre, de manière à ce que je ne dépasse pas la date prévue de mon accouchement et qu’aucun risque ne soit pris. 

Aurèle doit donc attendre jeudi prochain pour naître (arrivée de ma mère à Oxford!) mais se montrer avant le 29 s’il veut faire le travail par lui-même! Encore une fois, cette décision me va, je connais le chemin, je suis passée par là. Même si j’aimerais bien vivre l’expérience autrement cette fois-ci. Mais advienne que pourra! Je lâche prise, comme il se doit!
***
Il y a un jeu que nous faisons avec Jean-Léon et qui consiste à faire des rimes. On lui donne un mot et il doit faire une rime avec ce mot. Ainsi, si on me dit aujourd'hui : « Fais-moi une rime avec « système de santé » », je n’ai qu’un mot en tête : « Efficacité ».


Elsa

mercredi 14 septembre 2011

Les petits bonheurs (1)

Prendre le thé à une terrasse.
Croiser une poule en liberté sur le chemin du parc.
Prendre une bière au pub.
Faire des folies avant d'aller au lit.

lundi 12 septembre 2011

Quoi faire à Oxford avec un enfant de presque trois ans (1)

Cutteslowe Park


À dix minutes à pied de notre appartement (15 pour moi), se trouve une merveille de parc anglais pour la famille. Nous y sommes allés trois fois depuis notre arrivée, dont deux pour pique-niquer, une fois en famille, une fois Jean-Fred et Jean-Léon sans moi.

Il est impossible d’explorer l’étendue de ce parc en une seule visite. La première fois, nous avons mangé près d’un ruisseau où se tenaient des canards, dans la partie du parc la plus près de chez nous. Cette partie comprend un parc pour enfants avec différents modules, un terrain de soccer et une grande partie boisée et gazonnée où se balader, faite de petits sentiers et de clairières. Vert partout. Magnifique et romantique, même avec un bambin dans les pattes!

La seconde, nous avons traversé un petit pont qui enjambe l’autoroute (très verte et belle pour une autoroute) pour nous rendre dans la partie la plus importante et la plus développée du parc. Nous y avons découvert un train pour les enfants (et les grands), un immense parc avec 4 modules, 5 glissoires, 10 balançoires, et plus encore, un mini-golf, un terrain de cricket où jouait une famille complète (grands-parents et petits compris), une volière et un petit comptoir où acheter de quoi manger.

Jean-Léon et Jean-Fred ont fait un tour de petit train, et celui-ci n’avait rien à voir avec les petits  trains que l’on connaît et qui sillonnent les festivals et fêtes diverses du Québec. Non, il s’agit, à Cutteslowe, de véritables trains à vapeur, alimentés au charbon et opérés par des mordus de trains qui prennent la chose très au sérieux, principalement des retraités mais aussi des jeunes. Des trains miniatures qui font un parcours sur deux circuits de rails. Du hobby de haut calibre, je vous le dis!

Ensuite, Jean-Léon a bien profité de l’immense parc de modules (je n’en ai jamais vu d’aussi gros et bien garnis) tout comme il s’est régalé de son cornet à deux boules de « Soft whip », un délice hyper-calorique à mi-chemin entre la crème glacée molle et la crème fouettée (d’où le « whip » du nom)…miam!


On nous avait bien prévenu que ce parc ferait le bonheur de tous.

Elsa


dimanche 11 septembre 2011

Simplicité involontaire (ou la vie sans cargo)

Au mois de juin dernier, parmi nos nombreux préparatifs en vue de notre départ pour l’Angleterre, nous avons planifié un envoi par bateau (cargo) de 2 mètres cubes de choses et d’autres : articles pour bébé, vêtements d’automne et d’hiver, chaussures, bottes et sacs, jouets d’enfants, équipement de cuisine (casseroles, couteaux, vaisselle), couettes, draps et serviettes, siège d’auto pour bébé (coquille), tricycle et remorque double pour le vélo. Pas facile de sélectionner tout ce qu’y nous serait indispensable et pour lequel nous n’aurions pas envie de débourser une fois à Oxford. Mais nous y sommes arrivés, non sans l’aide d’amis (merci entre autre à E. qui habite la Belgique depuis quelques années et qui nous a fait part de ses « indispensables » à exporter) et des parents, d’ailleurs.

Une autre des difficultés que nous avons rencontrées concernait la date d’arrivée dudit contenu de notre cargo, qui nous serait livré à la maison pour une somme additionnelle, évidemment (en plus, donc, des frais d’espace, de transport et du montant de dédouanement). Il fallait prévoir deux semaines pour la traversée, puis s’assurer que nous serions là pour recevoir le tout. Nos affaires ont donc été déposées en juin chez le déménageur outre-mer et un simple appel allait suffire en temps et lieu, pour que le tout soit expédié. Nous avons donc fixé l’envoi au 15 août, sachant que nous serions dans notre chez nous le 26, donc deux semaines plus tard.

Or, deux semaines après notre arrivée, nous sommes toujours SANS nos affaires et jusqu’à tout récemment, nous étions également SANS nouvelles de notre envoi. Le transporteur nous a finalement informé que le conteneur où se trouvent nos affaires a été pris deux semaines à Halifax pour une inspection des douanes et que nous recevrons nos affaires la semaine du 18 septembre.

Si je résume, en plus de devoir produire de mémoire et pour la troisième fois un inventaire pour les douanes, nous devrons donc continuer notre vie de simplicité bien involontaire, en espérant que bébé Aurèle (prévu pour le 29 septembre, on s’en souvient) n’arrivera pas avant le cargo, sans quoi il faudra, entre autre, trouver un autre siège d’auto pour sortir bébé de l’hôpital!

Voici, en vrac, quelques exemples de ce que la simplicité involontaire implique depuis notre arrivée à Oxford :

Rayon vêtements et équipement de bébé :
- porter mes sandales Birkenstock, beau temps, mauvais temps (et il commence à faire froid, croyez-moi!).
- habiller Jean-Léon avec ses « restants » de vêtements d’été qui commencent à être trop petits.
- acheter des vêtements de nouveau-né pas chers, au cas où Aurèle arriverait avant le cargo : 2 pounds (environ 3,50$) pour 8 morceaux chez un petit brocanteur qui fait aussi friperie.
- repérer les voisins qui ont de jeunes enfants et se préparer à leur emprunter un siège d’auto pour bébé, au cas où… (vous connaissez la suite).

Rayon linge de maison :
- acheter des serviettes, des oreillers ainsi que des linges à vaisselle, même si on a tout ça sur le cargo ;
- dormir avec nos couvertures « Air Transat », reçues dans l’avion : chacun notre couverture, il faut bien l’installer et ne pas trop bouger, la couverture fait environ un mètre de large!

Rayon jouets :
- être créatifs et transformer n’importe quelle boîte de carton en auto, déguisement de robot, camion de livraison, trottinette, vélo, motomarine, motoneige…

Rayon cuisine (le plus atteint par la simplicité involontaire) :
- tout préparer avec deux lèchefrites (communément appelées « pans ») et pas de casserole ;
- couper les légumes avec un couteau à beurre ;
- compter sur un chef très créatif (billet du chef sur comment "cuisiner avec deux pans" à venir…) ;
- rechercher les boîtes de conserve qui s’ouvrent avec une clé, sans ouvre-boîte ;
- manger dans de la vaisselle de plastique (petit ensemble de couverts de plastique acheté à Bruxelles, dans un éclair de prévoyance) ;
- acheter du vin « twist cap » car la technique pour ouvrir une bouteille de vin avec un soulier ne fonctionne pas avec les bouchons synthétiques.

Et espérer, par-dessus tout, que notre cargo se rendra à bon port…

Elsa

vendredi 9 septembre 2011

Celui-ci ne sera pas prématuré

37 semaines de grossesse aujourd'hui (pour les non-initiés au calcul en semaines, une grossesse dure 40 semaines environ).
Aucun malaise, malgré certains inconforts, évidemment. Et un ventre qui descend peu à peu.
Pression artérielle impeccable (merci à mon sphygmomanomètre pour services rendus).
Et l'impression chaque jour de devoir ralentir un peu plus, le besoin de créer de l'espace physique et mental pour celui qui s'en vient.
Parlant de lui, il bouge comme un bon. Faut croire qu'il a encore la place pour le faire.
Je suis bien confiante de me rendre à terme. J'ai déjà rencontré médecin et sage-femme et mon dossier a été acheminé au département d'obstétrique de l'hôpital John Radcliffe. Je me sens entre bonnes mains ici aussi (même si c'est sans commune mesure au suivi de l'équipe de Ste-Mary's).
Je vous tiens au courant de la suite!
Elsa

jeudi 8 septembre 2011

Visite de reconnaissance

Être admis à l’université d’Oxford, c’est bien sûr être admis par une faculté (celle de droit, en ce qui nous intéresse), mais aussi être accueilli par un collège. Les collèges sont les unités constitutives de l’université (il y en a 38 en tout) et regroupent des étudiants de diverses facultés, undergraduates et graduates, des tuteurs, du personnel académique et administratif. C’est aussi le siège de la vie sociale pour les étudiants, avec des activités en tout genre et de nombreux repas, cocktails et autres occasions d’observer un code vestimentaire – allant de « smart casual » (on vous dira de quoi il retourne quand on le saura!) à « black tie », en passant par l’obligation de porter la toge à différentes occasions –, annoncés pour la rentrée.

Mansfield College est le collège dont Jean-Fred fait partie. Entre autre chose, le collège fournit un encadrement académique, des salles de travail, une cafétéria – une des meilleures de l’université apparemment (on vous en reparle aussi en temps et lieu) – et un pigeonnier! Avant même de posséder le sien, Jean-Fred avait déjà du courrier qui l’attendait à son collège : la plus récente édition du Code civil du Québec, déposée gentiment par son ancien patron de McGill qui était récemment à Oxford pour des vacances et qui sera de retour cet automne pour une sabbatique.

Une visite de reconnaissance s’imposait donc pour prendre possession dudit Code civil et faire connaissance avec ce collège qui « nous » accueillerait cette année, toute la famille étant bien entendu impliquée de près dans le projet d’études de Jean-Fred.
L'étudiant et son Code
posant fièrement devant Mansfield College

Futur étudiant d'Oxford
La journée était parfaite, avec ce soleil et cette fraicheur tout automnale. Pas un grain de pluie sur nos têtes depuis les deux premiers jours, le ciel se dégage toujours au moment où nous partons en balade. C’est bien la preuve que nous sommes chanceux…d’être ici!
Elsa

mercredi 7 septembre 2011

Enfin arrivés!


Nous voici enfin arrivés à destination, dans la toute "british" ville d'Oxford! Nous sommes arrivés de Bruxelles par le train à grande vitesse, vendredi midi le 26 août (35 semaines de grossesse pour moi). Jean-Léon a beaucoup apprécié le voyage et a passé son temps à chantonner "Chuggington" (air connu des parents d'enfants de moins de 5 ans).
Nous avons pris possession de notre modeste mais très fonctionnel appartement semi-meublé (le "semi" inclut des lits, une table de cuisine, des chaises, un divan, des commodes pour tout le monde et une table de travail, bref l'essentiel), situé à une dizaine de minutes en bus du centre-ville d'Oxford, dans le très beau quartier de Summertown. 

Summertown House
À notre arrivée, des familles échangeaient en sortant leurs vélos, en conduisant les poussettes, en poussant des valises. Tout le monde nous a semblé bien sympathique et cordial. Nous sommes donc ravis d'avoir accepté cet appartement de Summertown House, une résidence où se trouvent autant de jeunes familles comme la nôtre. Ce qui m'a le plus frappé, à notre arrivée, ce fut l'odeur se dégageant des lieux entourant l'immeuble. La bonne odeur d'arbres, de feuillage et de fleurs. Nous sommes entourés d'arbres et de verdure, tout cela semble bien agréable.
Après un tour assez sommaire de la ville (nous avons deux ans pour la découvrir et je ne marche pas longtemps et encore moins vite avec mon gros ventre), nous prenons le temps de nous installer, lentement et petit à petit. 

Ce n'est pas facile de repartir à zéro et surtout, ça peut être très couteux. Nous prenons donc notre temps et essayons de nous concentrer sur l'essentiel, tout en étant à l'affût des aubaines et des offres à donner, assez fréquentes autour de nous, il nous semble. C'est quand même excitant d'avoir un nouveau chez-nous à aménager, surtout qu'il nous offre au moins deux choses que notre appartement du Mile End ne possédait pas : de la lumière et des portes! Nous en sommes bien contents.

Jean-Léon essaie fort de parler anglais ("tchurter, tchaïzes" (et parfois "speak englisssshhhh") sont des syllabes qu'il répète sans cesse aux inconnus qui lui parlent. Il se fait la bouche à l'accent on dirait, c'est très comique!), a déjà adopté sa chambre et s'y endort facilement. Il aime bien le module en bois qui se trouve derrière notre immeuble (pratique car tout près de la buanderie), il veut à tout prix se tenir au 2e étage des autobus et il ramasse autant de ballons qu'il peut sur sa route. Nous essayons de reprendre une routine plus normale que celle des vacances, très exigeante pour sa petite personne de 2 ans et 3/4 ainsi que pour ses parents.


Le module de jeu derrière notre immeuble :
pratique à tout heure du jour pour amuser Jean-Léon

Notre aventure anglaise commence donc ici...en espèrant que vous serez nombreux à la partager!
Elsa